Innover afin d’assurer la relève
Entrevue avec madame Charlène Auclair, Chef des ressources humaines à la Société de transport de l’Outaouais
Malgré le contexte économique plutôt incertain, il est reconnu que plusieurs domaines d’activité économique connaissent une pénurie de main-d’œuvre ou, à tout le moins, des difficultés dans le recrutement de personnel. Dans cette entrevue réalisée par l’équipe de Routes & Transports, nous découvrirons comment la Société de transport de l’Outaouais (STO) est parvenue à contourner les obstacles au recrutement de travailleurs et ainsi s’assurer de pouvoir combler les postes laissés vacants par les nombreux départs à la retraite, notamment.
R & T : Existe-t-il, dans le transport en commun, des emplois pour lesquels il semble y avoir pénurie de main-d’œuvre?
STO : Oui, nous constatons de façon générale que certaines spécialités comme la mécanique de véhicules lourds et la mécanique de véhicules diesel peuvent présenter de la difficulté au niveau du recrutement. Même chose du côté des champs d’étude du génie civil et du génie industriel, disciplines pour lesquelles il existe une très forte compétition afin de retenir les services des plus récents diplômés.
R & T : Comment la STO réagit-elle face aux difficultés de recrutement? Quels sont les moyens déployés?
STO : Déjà, il faut préciser que la STO connaît une forte croissance depuis quelques années et que le côté novateur de certaines de nos activités ont largement contribué à augmenter notre visibilité au sein de la communauté. Le fort taux d’achalandage de nos services de même que les excellents partenariats que nous entretenons avec le milieu économique nous aide grandement dans nos relations avec les candidats potentiels. D’ailleurs, notre banque de CV pour certains postes est assez volumineuse puisque nous recevons continuellement des demandes, sans même que nous ayons affiché des postes à combler.
Pour le reste, disons que nous favorisons une approche dynamique et personnalisée qui nous permet de rejoindre les candidats ciblés avant même qu’ils aient complété leur formation. Nous diffusons également beaucoup d’information dans les journaux locaux et nous misons régulièrement sur des séances d’information publiques afin de faire connaître la culture de notre entreprise au grand public. Ces rencontres sont très prisées par les candidats potentiels puisque c’est l’occasion idéale d’en apprendre sur les exigences des différents postes, sur les conditions de travail et, surtout, sur les activités de la sto et l’ambiance qui règne au sein de notre équipe.
R & T : Pour une organisation comme la STO, quel est l’apport de la relève vs. les départs à la retraite? Est-elle suffisante?
STO : Les départs à la retraite se font de plus en plus nombreux, c’est vrai. Qui plus est, il faut maintenant composer avec le fait que les jeunes préfèrent avoir des horaires de travail moins chargés que leurs prédécesseurs. Il faut donc parfois engager 3 nouveaux travailleurs pour combler 2 postes de gens partis à la retraite! Il est donc très important de conserver des banques de candidatures les plus à jour possible.
R & T : À part les jeunes qui sortent des bancs d’école, quels sont les groupes de travailleurs qui intéressent la STO dans son recrutement?
STO : De plus en plus, nous voyons des femmes occuper des postes qui étaient plus traditionnellement réservés aux hommes. Plusieurs femmes conduisent maintenant nos autobus depuis quelques années. Phénomène plus récent, nous recevons un nombre grandissant de candidatures féminines pour des postes en mécanique, ce qui permet de compter sur un bassin de candidats plus important.
Nous accordons également beaucoup d’attention aux gens qui en sont à une deuxième ou une troisième carrière, des gens expérimentés qui ne sont pas nécessairement des jeunes. Ces personnes choisissent de venir travailler avec nous parce qu’ils ont une bonne image de notre organisation et des possibilités de carrières. Il nous arrive parfois de recevoir des applications pour certains poste à combler de candidates ou de candidats qui ont une formation qui n’a rien à voir avec le transport en commun, mais qui font véritablement le choix d’une nouvelle carrière, dans un tout nouveau secteur d’activité!
R & T : À part les départs à la retraite, quels sont les facteurs aggravants de la pénurie de main-d’œuvre? Y a-t-il d’autres industries qui entrent en compétition avec les emplois que vous avez à offrir?
STO : Nous savons qu’il existe pour certaines catégories d’employés une très forte demande dans le vaste milieu des transports. C’est pourquoi, nous portons une attention particulière à ce qu’il règne à la STO un excellent climat de travail. D’ailleurs, notre organisation peut être très fière du taux de rétention de ses employés. Nos bonnes relations travail, la belle qualité de vie et l’ambiance agréable qui règne au sein de toute notre équipe contribue largement à ce que nos employés décident de poursuivre leur carrière chez nous.
